1balancebLe village de Moyenvic existe depuis environ 3000 ans. L’exploitation du sel en fut à l’origine. L’eau salée (saumure) se trouve en abondance dans le sous-sol de la région. Chauffée, elle laisse aux hommes le sel si précieux pour la conservation des aliments ou ses vertues gustatives.

Les Celtes furent les premiers à extraire le sel. Ils fabriquaient des godets et des bassines en argile dans lesquels ils versaient la saumure. Le sel récupéré, les godets et les bassines étaient détruits. C’est sur ces déchets de terre cuite que le village sera construit surplomblant ainsi le marais hostile. Les villages voisins de Marsal et Vic ont la même origine. Ces vestiges sont communément appelés "Briquetage de la Seille".

triens

D’importantes recherches ont lieu actuellement qui nous éclaireront certainement davantage sur la naissance de Moyenvic.



gravure1665Le sel et son exploitation ont suscité par la suite bien des convoitises. Pour protéger ce trésor Moyenvic a été fortifié à plusieurs reprises.

La Saline bénéficiait de sa propre fortification à l’intérieur du village. Tour à tour propriété des évêques de Metz, du Duc de Lorraine puis du Roi de France notre village vit se dérouler de nombreux affrontements. Le siège de Moyenvic en 1631 par l’armée de Louis XIII fut le plus célèbre. Les Salines Royales restèrent en activité jusqu’en 1897.

 

Moyenvic a perdu une grosse partie de sa population et est devenu alors un petit village rural. En 1870 notre département devenant allemand, Moyenvic s’est appelé Medewich.
destructionporteC’est au cours de la deuxième guerre mondiale que notre village a presque complètement été détruit par les bombardements américains.

La reconstruction, achevée en 1965, fut l’occasion pour les architectes d’appliquer les techniques de l’époque.

echarpe-de-maireLes archives communales nous ont permis de retrouver les noms des maires de Moyenvic depuis deux siècles. Voici une liste chargée d’histoire....

Jean-Baptiste Bizet     1802-1813
Dominique Rozat     1813-1815
Norbert Couteau     1815-1818
Nicolas Jobert     1818-1826
Jean-Pierre Christophe     1826-1837
Valentin Fondesthène     1837-1848
Joseph Ferry     1848-1849
Camille Salmon    1849-1867
François Thouvenin    1867-1876
Pierre Demoyen    1876-1878
Monsieur Gazin    1878-1882
Prosper Leduc    1882-1884
Nicolas Velle    1884-1891
Arsène Léonard    1891-1896
Monsieur Houpert    1896-1903
Monsieur Pierron    1903-1907
Monsieur Leduc    1907-1908
Hippolythe Guillaume    1908-1918
Monsieur Gazin    1918-1919
Auguste Mansuy    1919-1919
Auguste Mathis    1919-1945
Jacques Marchal    1945-1953
Victor Lang    1953-1956
Jacques Marchal    1956-1959
Paul Miller    1959-1965
Charles Penin    1965-1977
Jean Durain    1977-1989
Georges Munsch    1989-1995
Daniel Villard    1995-2014
Jean-Marie Simerman 2014...
 
mairie1881Déjà publié dans L'echo de Moyenvic n°17 * en 2005, ce compte rendu d'une séance du conseil municipal du mois de mai 1881 nous montre que fut envisagé la construction d'une ligne de chemin de fer entre Vic et Dieuze qui serait passée par Moyenvic. A cette époque, la saline de Moyenvic était encore en service et les conseillers municipaux défendaient l'idée de création d'une voie nouvelle de communication destinée à favoriser le transport des marchandises entre Moyenvic et les villes et les cantons voisins.


Le texte dans son intégralité :

22 mai 1881

Sont présents : MM Vallet, Gauchier, Etienne, Sibille, Lanoux, Contal, Grillot, Gazin

Le Maire, M.Gazin préside la séance.

Monsieur le Maire informe le conseil municipal que la délégation d'Alsace Lorraine a voté un chemin de fer de Dieuze à Vic sur Seille afin de rendre plus facile les communications entre le chef lieu d'arrondissement, le canton de Dieuze et une partie des cantons de Vic et d'Albestroff.

Le conseil municipal après délibération

Considérant que la ville de Moyenvic par sa position et par suite des tarifs de douane sur l'autre voie ferrée pour écouler ses produits en vins, houblons, grains, sel, etc, et recevoir ses marchandises, houille, etc, que la voie ferrée se terminant à Dieuze à 13 kilomètres de Moyenvic, ce qui nécessite des transports onéreux par voitures, qu'ainsi l'établissement d'une voie ferrée de Vic à Dieuze développerait le commerce et la production en favorisant les relations et les transports.

Considérant qu'il existe à Moyenvic une saline autrefois très importante située dans d'excellentes conditions pour la saturation de l'eau, possédant de vastes et magnifiques bâtiments, et un vaste espace de terrain, et pouvant prendre une grande extension si elle recevait la houille et transportait les sels par voie ferrée, que l'extension de cette industrie ne pourrait que développer la prospérité de Moyenvic.

Demande instamment à l'administration départementale de vouloir bien hâter la solution de la question d'un chemin de fer routier de Dieuze à Vic et sollicite le prolongement de la voie ferrée de Vic jusque Moyenvic, et l'établissement d'une gare à Moyenvic, point central de jonction des routes et siège d'une importante industrie.

Ainsi fait la séance, les jours, mois et an dits d'autre part.

houblon2houblonOn ne cultive plus le houblon à Moyenvic depuis une cinquantaine d'années mais cette plante qui sert à la fabrication de la bière fut très présente dans notre commune depuis le début du XIXème siècle.

Tout autour du village, en effet, une demi-douzaine de planteurs entretenait avec soin des houblonnières familiales.

 

 

 


houblon3Le houblon grimpait le long de fils de fer tendus par des perches de sept mètres de hauteur. Au printemps, il fallait tailler le houblon. Ensuite on procédait à divers binages. Puis il fallait couper entre les feuilles. La récolte avait lieu début septembre.

 De longues gaules munies de crochet permettaient de détacher les cônes de houblon. Une autre technique consistait à descendre les perches et récolter ainsi les cônes au sol.

Mis en balles sur des bâches, on allait ensuite les "tourailler" dans quelques maisons du village spécialement équipées pour le travail du houblon.

On disposait les cônes dans la "touraille", cylindre de 1.50 m de diamètre qui montait jusqu'au grenier et à la base duquel un fourneau produisait la chaleur nécessaire au séchage de la plante. Placés sur des tamis à différentes hauteurs qu'il fallait inter-changer régulièrement pour un séchage équitable, les cônes perdaient 70 % d'humidité en 4 ou 5 jours.

 

houblon1Placé de nouveau en balles,  le houblon était livré chez Mr Chamand, à Vic-sur-Seille, commerçant intermédiaire qui traitait ensuite avec les brasseurs. L'exploitation du houblon a décliné en 1930, en raison d'une mévente catastrophique due à la surproduction.

En 1945, au retour de l'expulsion, les planteurs retrouvèrent leurs houblonnières arrachées. En 1955, il ne restait plus qu'une houblonnière à Moyenvic.

Article déjà paru dans "l'Echo de Moyenvic" n°11, septembre 2003.