L' histoire
Le village de Moyenvic existe depuis environ 3000 ans. L’exploitation du sel en fut à l’origine. L’eau salée (saumure) se trouve en abondance dans le sous-sol de la région. Chauffée, elle laisse aux hommes le sel si précieux pour la conservation des aliments ou ses vertues gustatives.
Les Celtes furent les premiers à extraire le sel. Ils fabriquaient des godets et des bassines en argile dans lesquels ils versaient la saumure. Le sel récupéré, les godets et les bassines étaient détruits. C’est sur ces déchets de terre cuite que le village sera construit surplomblant ainsi le marais hostile. Les villages voisins de Marsal et Vic ont la même origine. Ces vestiges sont communément appelés "Briquetage de la Seille".
D’importantes recherches ont lieu actuellement qui nous éclaireront certainement davantage sur la naissance de Moyenvic.
Le sel et son exploitation ont suscité par la suite bien des convoitises. Pour protéger ce trésor Moyenvic a été fortifié à plusieurs reprises.
La Saline bénéficiait de sa propre fortification à l’intérieur du village. Tour à tour propriété des évêques de Metz, du Duc de Lorraine puis du Roi de France notre village vit se dérouler de nombreux affrontements. Le siège de Moyenvic en 1631 par l’armée de Louis XIII fut le plus célèbre. Les Salines Royales restèrent en activité jusqu’en 1897.
Moyenvic a perdu une grosse partie de sa population et est devenu alors un petit village rural. En 1870 notre département devenant allemand, Moyenvic s’est appelé Medewich.C’est au cours de la deuxième guerre mondiale que notre village a presque complètement été détruit par les bombardements américains.
La reconstruction, achevée en 1965, fut l’occasion pour les architectes d’appliquer les techniques de l’époque.

Jean-Baptiste Bizet 1802-1813
Dominique Rozat 1813-1815
Norbert Couteau 1815-1818
Nicolas Jobert 1818-1826
Jean-Pierre Christophe 1826-1837
Valentin Fondesthène 1837-1848
Joseph Ferry 1848-1849
Camille Salmon 1849-1867
François Thouvenin 1867-1876
Pierre Demoyen 1876-1878
Monsieur Gazin 1878-1882
Prosper Leduc 1882-1884
Nicolas Velle 1884-1891
Arsène Léonard 1891-1896
Monsieur Houpert 1896-1903
Monsieur Pierron 1903-1907
Monsieur Leduc 1907-1908
Hippolythe Guillaume 1908-1918
Monsieur Gazin 1918-1919
Auguste Mansuy 1919-1919
Auguste Mathis 1919-1945
Jacques Marchal 1945-1953
Victor Lang 1953-1956
Jacques Marchal 1956-1959
Paul Miller 1959-1965
Charles Penin 1965-1977
Jean Durain 1977-1989
Georges Munsch 1989-1995
Daniel Villard 1995-2014

Le texte dans son intégralité :
22 mai 1881
Sont présents : MM Vallet, Gauchier, Etienne, Sibille, Lanoux, Contal, Grillot, Gazin
Le Maire, M.Gazin préside la séance.
Monsieur le Maire informe le conseil municipal que la délégation d'Alsace Lorraine a voté un chemin de fer de Dieuze à Vic sur Seille afin de rendre plus facile les communications entre le chef lieu d'arrondissement, le canton de Dieuze et une partie des cantons de Vic et d'Albestroff.
Le conseil municipal après délibération
Considérant que la ville de Moyenvic par sa position et par suite des tarifs de douane sur l'autre voie ferrée pour écouler ses produits en vins, houblons, grains, sel, etc, et recevoir ses marchandises, houille, etc, que la voie ferrée se terminant à Dieuze à 13 kilomètres de Moyenvic, ce qui nécessite des transports onéreux par voitures, qu'ainsi l'établissement d'une voie ferrée de Vic à Dieuze développerait le commerce et la production en favorisant les relations et les transports.
Considérant qu'il existe à Moyenvic une saline autrefois très importante située dans d'excellentes conditions pour la saturation de l'eau, possédant de vastes et magnifiques bâtiments, et un vaste espace de terrain, et pouvant prendre une grande extension si elle recevait la houille et transportait les sels par voie ferrée, que l'extension de cette industrie ne pourrait que développer la prospérité de Moyenvic.
Demande instamment à l'administration départementale de vouloir bien hâter la solution de la question d'un chemin de fer routier de Dieuze à Vic et sollicite le prolongement de la voie ferrée de Vic jusque Moyenvic, et l'établissement d'une gare à Moyenvic, point central de jonction des routes et siège d'une importante industrie.
Ainsi fait la séance, les jours, mois et an dits d'autre part.


Tout autour du village, en effet, une demi-douzaine de planteurs entretenait avec soin des houblonnières familiales.
Le houblon grimpait le long de fils de fer tendus par des perches de sept mètres de hauteur. Au printemps, il fallait tailler le houblon. Ensuite on procédait à divers binages. Puis il fallait couper entre les feuilles. La récolte avait lieu début septembre.
De longues gaules munies de crochet permettaient de détacher les cônes de houblon. Une autre technique consistait à descendre les perches et récolter ainsi les cônes au sol.
Mis en balles sur des bâches, on allait ensuite les "tourailler" dans quelques maisons du village spécialement équipées pour le travail du houblon.
On disposait les cônes dans la "touraille", cylindre de 1.50 m de diamètre qui montait jusqu'au grenier et à la base duquel un fourneau produisait la chaleur nécessaire au séchage de la plante. Placés sur des tamis à différentes hauteurs qu'il fallait inter-changer régulièrement pour un séchage équitable, les cônes perdaient 70 % d'humidité en 4 ou 5 jours.
Placé de nouveau en balles, le houblon était livré chez Mr Chamand, à Vic-sur-Seille, commerçant intermédiaire qui traitait ensuite avec les brasseurs. L'exploitation du houblon a décliné en 1930, en raison d'une mévente catastrophique due à la surproduction.
En 1945, au retour de l'expulsion, les planteurs retrouvèrent leurs houblonnières arrachées. En 1955, il ne restait plus qu'une houblonnière à Moyenvic.
Article déjà paru dans "l'Echo de Moyenvic" n°11, septembre 2003.