Histoire
Par Gilles Krähenbühl
Au confluent de la Seille et du NardLa Seille est un affluent rive droite de la Moselle avec laquelle elle conflue à Metz. Elle prend sa source à l’étang du Lindre.
Le bassin de la Seille est situé sur le plateau Lorrain et se décompose en deux régions naturelles qui correspondent à deux ensembles géologiques différents :
1)Le Saulnois et la région des étangs sur sa partie amont jusqu’à la confluence de la Loutre Noire. La rivière chemine lentement.
2)Le plateau liasique à l’aval où la Seille décrit de nombreux méandres au pied des buttes témoins des Côtes de Moselle. La Seille devient alors sinueuse et serpente entre les villages.
La Seille draine un bassin de 12914 m2 essentiellement imperméable.
Elle prend sa source à 417m d’altitude et se jette dans la Moselle à 163 m d’altitude.
Elle parcourt 118 km. (63643 toises soit 128 km selon les mesures de 1783)
Sa largeur est de 12 à 17 mètres.
Elle reçoit ses principaux affluents dans le Saulnois et la région des étangs où le réseau hydrographique est très diffus. Citons le Spin, le Verbach (Dieuze), le Nard (Moyenvic), la Petite Seille (Salonnes), la Loutre Noire.
Par contre,les affluents du plateau liasique sont peu nombreux, courts et présentent souvent un caractère temporaire.
La Seille est une rivière lente avec des champs d’inondation très importants qui laminent les crues. Son cours est parsemé de barrages et de seuils, voir de radiers de pont qui, ces dernières années, ont (pour certains) été détruits.Ces destructions ont contribuées à banaliser le cours de la Seille, qui dans sa partie aval (le Saulnois) est réduite trop souvent à un canal peu profond, sans végétation rivulaire.
La salinité naturelle de cette rivière trouve son origine quand elle traverse les terrains salins des marnes de Keuper dans le Saulnois. Les arbres ont du mal de pousser sur les rives de la Seille, car peu supportent l’alcanilité du sol.
La Seille a un régime pluvial d’origine océanique fortement influencé par la vidange de l’étang du Lindre (capacité de 12 millions de m3 d’eau) et celles d’une multitude d’autres étangs qui jalonnent son parcours. La gestion de l’étang du Lindre contribue de façon importante au laminage des crues dans la partie amont de la rivière. Là, nous pouvons soulever l’artificialisation du débit de la rivière qui ne "travaille" que trop peu pendant les périodes de crues, mais qui satisfait le monde agricole enclin à cultiver les terres normalement inondées en période de crue.
Le réseau hydrographique de la tête de bassin de la Seille est rural. Les pâturages (de moins en moins nombreux) cotoient les cultures céréalières. De nombreuses petites communes bordent directement ou par l’intermédiaire d’affluents la rivière.
La Seille est à l’opposé d’une rivière sauvage...
La Seille en 1724Depuis le Moyen-Age, elle a subit des travaux hydrauliques lourds : il fallait la rendre flottable (consulter la page histoire de la Seille) et réduire son champ de crue pour occuper l’espace plus durablement.
De plus, son environnement proche fait de nombreux marécages a été asséché par l’accumulation du briquetage et plus récemment à coup de drainages (présence de fossés d’écoulement et de drains enterrés) dans les prairies et les cultures.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, cette rivière est artificialisée. Elle porte d’ailleurs historiquement par endroit le nom de canal pour la différencier de son ancien cours réduit aujourd’hui à quelques bras morts dont les plus remarquables sont entre Saint -Médard et Marsal pour l’un et entre Moyenvic et Vic/Seille (le Châtry) pour l’autre. Mis à part ces relicats d’une rivière sinueuse, il ne reste rien. Rien qu’un lit linéaire tracé au cordeau et élargi.
Une des première conséquence visible à tout et chacun est la discrétion paysagère du cours d’eau : il est difficile pour le quidam de savoir qu’il y a une rivière qui coule au fond de la vallée. Il n’y a pas de végétation rivulaire. Pas d’arbres qui signalent la présence d’eau et qui accompagnent son cours. Et comme le lit s’est "enfoncé", la Seille reste cachée derrière les maigres brins d’herbe qui résistent à la force des crues et des désherbants.
Quand on s’approche, ce qui frappe en premier, c’est la banalisation du milieu. Pas de roseaux, de nénuphars, peu de relief en profondeur. Quelques "trous" comme les appellent les pêcheurs et quelques radiers se sont formés au cours des années, mais qui sont trop rares pour diversifier efficacement la niche écologique aquatique. La rivière s’est dégradée, malade de l’homme. Les anciens aiment à se rappeler les endroits où, jeunes, ils allaient taquiner le goujon entre les roseaux et près des nénuphars, les moments délicieux ou après les crues il allaient dans les prairies "récolter" le poisson pris au piège dans les cuvettes naturelles. Tout ceci n’est plus. La Seille canalisée a eu raison des roseaux et des nénuphars qu’elle a balayé de son courant violent accéléré par l’apport massif des effluents, des drainants et par la droiture de son cours. Les crues de la Seille sont aujourd’hui des crues "chasse d’eau". La rivière ne s’étale plus de tout son large pour paresser sur l’herbe des prés. Elle court vite se réfugier à Metz qui doit alors faire face à des inondations subites et inattendues.
Cette banalisation du milieu a par ailleurs un effet destructeur sur les terres agricoles : les crues trop violentes laminent les berges nues qui s’effondrent dans l’eau. La Seille grignotte ainsi par endroit quelques centimètres par an au propriétaire du terrain. A Vic sur Seille, en aval de la station d’épuration, ce grignotage est parlant : à un mètre cinquante dans la rivière on peut observer le piquet d’un ancien pont bâtit par les allemands en 39-45. Ce piquet était à l’origine au bord de la rivière !
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